Compte-rendu Philo-Sorgues du 15 juin 2012 «  La Boétie : la servitude volontaire »

Ce dernier vendredi, dans le cadre des soirées Philo-Sorgues organisées par la Société Littéraire, Pierre PASQUINI, professeur agrégé de philosophie, a entretenu son nombreux auditoire du « Discours de la servitude volontaire » d’Etienne de la Boétie (1530-1563).

Celui-ci, juriste de formation, que son contemporain et ami, Michel de Montaigne, tenait pour le plus grand homme de son siècle, se demande pourquoi tant de gens sont attachés à leur « servitude » vis-à-vis d’un maître qu’ils se donnent ou qui s’impose.

Saint-Augustin, père de l’Eglise, prêchant pour sa paroisse, juge que le rachat du péché originel exige une soumission pleine et entière à Dieu (et à ses diacres…). La Boétie estime que la servitude est à l’opposé de la nature humaine qui n’aspire qu’à la liberté de comportement. Des « tyrans » réussissent cependant à s’imposer par la crainte physique ou mentale qu’ils inspirent et entretiennent. Leur habileté les amène à s’entourer de complices, associés à leurs pratiques aussi délictueuses que secrètes, moyennant le partage de certains avantages ou l’attribution de titres divers de reconnaissance. La Boétie, fin politique, très en avance sur son époque, imagine la contractualisation du pouvoir du « maître ». Celui-ci ne peut rien sans l’adhésion de ses contemporains ; il suffit donc de refuser de le servir pour qu’il tombe. L’abattre conduirait à en faire un martyr ou un héros. Telle est l’esquisse de ce que l’on désignera ensuite comme « résistance passive » dont Gandhi fut un récent adepte.

 

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