Paul Pons : 20 ans de lutte ! (18ème partie)

Paul Pons a levé un voile sur les agissements des saltimbanques en racontant l'histoire du Noir (1) de la foire de Monteti. Ce Noir (1) était l'attraction sensationnelle de la troupe. Robin en avait un en vue, qui ne savait d'ailleurs pas lutter, et qui, au dernier moment a fait faux-bond. Il a été obligé de le remplacer par un vulgaire blanc qu'il a fait noircir. Mais pour comble de malheur, la pluie se met à tomber : horreur ! le noir va déteindre. Comment dissimuler le subterfuge aux spectateurs ?


Le public s'était engouffré sans sourciller, sans maugréer contre la pluie dans les arènes. Quelle recette ! Quelle mine d'or c'était pour les banquistes, que cette journée de fête à Monteti !

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Paul Pons : 20 ans de lutte ! (17ème partie)

Paul Pons termine les souvenirs de sa vie errante en racontant son déplacement à la foire de Monteti. Pour obtenir de la municipalité l'autorisation d'y monter ses arènes, Robin a promis au maire — attraction sensationnelle — d'avoir un Noir (1) dans sa troupe. Mais au jour du départ, malgré le rendez-vous pris, le Noir (1) n'est pas là. Que va dire la municipalité ?


Légèrement à l'écart, nous suivions des yeux cette scène en prêtant une oreille attentive au dialogue échangé.

Nous nous demandions, très perplexes, comment cela allait se terminer.

Soudain, nous vîmes papa Robin froncer les sourcils, reculer de deux pas, et, le faciès creusé d'un rictus sévère, arcbouté sur ses cuisses massives, les deux poings campés sur la hanche :

— Le Noir (1), m'sieu l'adjoint, le Noir (1), dit-il, mais vous ne savez donc pas que s'il était ici, en liberté, vous n'y resteriez pas deux minutes ! Ah ! Ah ! Ah ! le Noir (1) !

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Paul Pons : 20 ans de lutte ! (15ème partie)

Pons a trouvé un engagement à Paris dans les fameuses arènes de Marseille. Mais auparavant il a eu des déboires avec son restaurateur. Il prenait ses repas à prix fixe en compagnie de Robinet, et tous deux mangeaient tellement que le patron à dû les prévenir qu'il perdait de l'argent avec eux. Un incident curieux va se produire dans la carrière athlétique de Pons.


L'abbé que nous avions remarqué dirigeait à Saint-Cucufa une école chrétienne libre où fréquentaient les fils de bourgeois aisés.Le digne homme, qui n'avait de comptes à rendre à personne qu'à sa conscience, estimait qu'il était intéressant d'élargir le programme des études classiques par des leçons de choses aussi vécues que possible.

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Paul Pons : 20 ans de lutte ! (16ème partie)

Un prètre, directeur d'une institution, qui désire faire revivre devant ses élèves les combats des arènes romaines, est allé demander à Pons et à ses camarades de venir figurer les athlètes antiques. Ces gladiateurs, à la grande joie des prêtres et des écoliers, ont rempli leur rôle ci merveilles. De même nos lutteurs sont heureux de cette aubaine qui a rempli leur escarcelle et leur a permis de faire un plantureux repas.


On en devinait, dans le clair-obscur du jour finissant, la calme simplicité; pas de luxe inutile, rien qu'une simplicité décorative réduite jusqu'à la sévérité à la plus simple, à la plus pieuse expression.

A pas ouatés, pour troubler aussi peu que possible le silence religieux de ce lieu saint, nous suivions, le long d'un des bas-côtés de la chapelle, le père supérieur qui nous guidait. D'un geste, il nous arrêta bientôt.

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Paul Pons : 20 ans de lutte ! (14ème partie)

Après ses déboires de Marseille où toutes ses économies lui ont été volées, Paul Pons se rend à Paris en compagnie de Robinet. Ils espèrent y trouver fortune, mais la lutte n'avait pas encore la vogue dont elle jouit maintenant, et les deux amis sont obligés, avant tout, d'aller dans les hôtels et restaurants bon marché, attendant que la chance veuille bien tourner ses regards sur eux.


L'établissement jouissait d'une réputation considérable dans un monde très relevé où le snobisme imposait ses caprices.

Toute la jeunesse enjuponnée qui ripaillait autour des tables de marbre blanc — lesquelles ignoraient bien entendu le luxe d'une nappe — emplissait l'endroit d'un tel babillage de gaîté, d'éclats de rire si francs, d'une vie si exhubérante que vraiment on pouvait se montrer indulgent pour l'absence complète de luxe et même de confortable de ce débit de victuailles qui de restaurant n'avait que le nom.

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